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Rie URASOKO

浦底理恵

Enseignante - Chercheur

Situation actuelle:

Maître de conférences au département d'études japonaises à l'Université Bordeaux Montaigne

Intégration dans la recherche:

Depuis 2024 : Membre de l'équipe de l'axe de recherhe langues et discours du laboratoire D2iA (Dynamiques, Interactions, Interculturalité Asiatiques) UMRU 24140
2019 - 2023 : Membre de l'équipe LL (Langues et Langage) du laboratoire CLLE (Cognition, Langues,Langage, Ergonomie) UMR 5263

Qualifications:

Qualifiée aux sections CNU 15 et 07 (en 2024)

Thème et domaines de recherche :

Accentologie, tonologie, phonologie du japonais, variations et phénomènes accentuels / tonals, désaccentuation du japonais, japanese phonology, patron atone, unaccentedness, tokyo japanese
Je m'intéresse aux aspects phonologiques et morphologiques des langues, plus particulièrement au cas du japonais, qui est une langue généralement catégorisée comme une langue à accent de hauteur. Les objets de mes recherches dans le cadre de ma thèse sont des phénomènes/changements accentuels/tonals, l'existence (phénomène statique) des mots inaccentués, le phénomène de la désaccentuation (phénomène dynamique) et le lien entre l'accent par défaut et l'atonicité. Ma thèse avait pour but d'étudier le véritable statut, l'origine et la nature des mots atones dans le japonais de Tōkyō moderne à travers le phénomène de la désaccentuation. Dans la dernière partie de ma thèse, j'ai également proposé une analyse dans un cadre formel (phonologie autosegmentale) permettant de mieux capturer le mécanisme et la signification du phénomène de la désaccentuation à partir d'une perspective plus large. Ma thèse a abordé par ailleurs une question fondamentale en phonologie accentuelle, celle de l'existence des mots atones dans une langue à accent de hauteur. La forte présence des mots inaccentués pose un problème théorique délicat sur le plan typologique. Quels sont l'origine, la fonction et le principe de l'accent ? Quelle est la définition d'une langue à accent de hauteur ? La langue japonaise est-elle vraiment une langue à accent ?

Ma thèse ouvre des perspectives multiples. Ainsi, je prévois, dans le futur, d'effectuer une enquête de terrain et une étude phonétique expérimentale, afin de vérifier la légitimité des résultats obtenus. Quantifier de manière objective le poids de différents paramètres morpho-phonologiques qui influent sur la désaccentuation sera aussi un de mes futurs objectifs de recherche. Je m'intéresse également aux comparaisons avec d'autres langues à accent de hauteur (dialectes coréens (gyeongsang, kyungsang), nubi (soudanais), basque de biscaye) permettant et/ou interdisant les mots inaccentués. Les questions que je soulève sont les suivantes : comment décrire, catégoriser et analyser un changement accentuel/tonal d'une langue ? Le développement accentuel s'inscrit-il dans une logique universelle de simplification/réduction prosodique ? Quels rôles jouent les autres facteurs (phonétique, morphologique, sémantique ou syntaxique) dans des changements accentuels/tonals ? Quelles sont les relations causales ?

Par ailleurs, mon intérêt va vers l'aspect pédagogique de la langue japonaise, car il est indispensable de bien comprendre les caractéristiques prosodiques lors de l'apprentissage d'une langue vivante. La langue japonaise a des variétés dialectales assez riches représentant des systèmes accentuels distincts. Les observations relevant d'une comparaison entre les différents systèmes accentuels du japonais, effectuée dans le cadre de ma thèse, contribueront à une meilleure compréhension et donc transmission de la complexité du système accentuel de cette langue. Il est également essentiel de souligner que le japonais ne se limite pas à un seul système accentuel.